La montée de la répression et le début de l'exode.
À la fin de la guerre civile espagnole, les troupes franquistes, soutenues par l'armée italienne et les nazis allemands, balaient les dernières poches de résistance républicaine.
Les conditions de vie des civils dans les zones encore sous contrôle républicain se détériorent rapidement, entre bombardements, pénuries alimentaires, et répression de plus en plus violente.
Le 26 janvier 1939, Barcelone, capitale de la Catalogne, tombe aux mains de Franco.
En quelques jours, des centaines de milliers de réfugiés prennent la route vers la frontière, espérant échapper à l'invasion franquiste.
Parmi ces exilés, des soldats, des civils, des femmes et des enfants, tous fuyant la terreur, se dirigent vers le nord, vers la France.
Beaucoup, fatigués et désespérés, ne connaissent qu'un seul but : trouver un refuge, un lieu sûr, loin des persécutions politiques et des exécutions sommaires.
Le passage de la frontière au Perthus : un périple de souffrances
Au Perthus, la situation est particulièrement dramatique. Ce petit village, situé au pied des montagnes, devient un point de passage principal pour les réfugiés fuyant l'Espagne. Les conditions sont horribles.
Dès l'arrivée à la frontière, les réfugiés sont confrontés à des obstacles physiques, politiques et humains qui rendent leur traversée du col extrêmement difficile.
Des milliers de personnes, épuisées et affamées, marchent sur des routes encombrées, souvent sous la pluie et la neige, dans des températures glaciales.
Les autorités françaises, débordées, n'ont pas prévu l'ampleur de l'afflux de réfugiés et n'ont pas les moyens de gérer cet afflux massif. Beaucoup sont maltraités par les soldats français, qui, bien que parfois solidaires, restent en grande partie indifférents à la détresse humaine qui se déroule devant leurs yeux.
Dans cette traversée de la frontière, l'accueil est loin d’être digne. Des femmes, des enfants et des vieillards sont contraints de dormir à même le sol, dans des conditions sanitaires déplorables.
Les réfugiés souffrent de maladies, de blessures, de la faim et du froid. Ceux qui parviennent à traverser la frontière sont souvent dirigés vers des camps de concentration provisoires, où ils sont internés avant d'être relâchés ou renvoyés vers des camps plus vastes comme ceux de Rivesaltes, Argelès-sur-Mer ou Saint-Cyprien, qui ne sont que des lieux de détention précaire.



